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Concours d’écriture EUROPE DIRECT

Concours d’écriture EUROPE DIRECT

Première édition de la Journée auteurs européens

2023 a été nommée par la Présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen « L’année européenne des compétences ». Cette année est placée sous le signe de l’innovation et de l’apprentissage.

C’est dans ce cadre que s’est créé la première édition de « La Journée des auteurs européens », une journée qui encourage les jeunes générations à développer leur appétence pour la littérature à travers des actions culturelles et éducatives.

Au centre Europe Direct Auch Gascogne Occitanie, nous avons souhaité mettre en avant les talents d’écriture des Occitans et des Occitanes à travers ce concours d’écriture qui a pour thématique « Faire émerger l’Utopie ».

Comment faire surgir le rêve, l’utopie, ce que l’on qualifie d’irréalisable mais qui donne naissance aux belles idées, aux avancées extraordinaires ? Aujourd’hui de quoi rêvons-nous ?
Nous souhaitons adresser un grand merci aux participant.e.s de notre concours d’écriture et toutes nos félicitations aux gagnant.e.s : 
1er prix : Laurène DARCHE 

     Chaque matin, je me réveille de bonne humeur au chant des oiseaux et aux bourdonnements des abeilles sur mes jardinières de géranium. Je prends le temps nécessaire pour accorder mon attention à mon fils, d’autant que ma journée de travail débute après la sienne. Je sors de mon immeuble et m’assure du réveil de ma vieille voisine en vérifiant que ses volets sont ouverts. Je dépose mon ado au collège en lui souhaitant de s’enrichir des milles et unes choses qu’il aura la privilège d’apprendre aujourd’hui et l’enlace avant de le laisser partir. 

Je souris aux animaux croisés et leur parlent, tout comme à la petite dame que j’aide chaque matin à traverser le carrefour afin qu’elle se rende chez son maraîcher en toute sécurité. Elle en profite pour me donner des astuces sur ses recettes. 

Je profite d’être avec elle pour acheter des fruits et autres douceurs que je déposerais à mon retour en fin de matinée devant la porte de ma voisine afin d’égayer sa journée. 

Au travail, j’avance les dossiers d’une collègue pour lui laisser le temps de prendre sereinement son poste après avoir déposé sa fille à la crèche. 

La matinée finie, je rentre déposer les victuailles offertes à ma voisine et je me faufile chez moi avant qu’elle ne me voit. 

L’illusion serait de croire qu’il n’existe que le modèle du renvoi d’ascenseur. Dans mon utopie de vie je m’efforce chaque jour de tendre à être une bonne personne, celle qui peut se regarder dans le miroir, celle aussi qui sait que à chaque jour suffit sa peine, celle enfin qui sait qu’un bien être partagé peut encourager d’autres à véhiculer du bonheur à son prochain. 

Dès l’emménagement d’un nouveau voisin ou d’une nouvelle voisine, un lien est crée. Ainsi chaque lien conduit à un nouvel élan de sympathie et de générosité. 

Finalement on peut se réjouir depuis bientôt 13 ans de vivre en harmonie les uns auprès des autres dans le respect de chaque individu. Voici mon histoire quotidienne…  


2ème prix Damien FOX : 

L’Utopie de « nous » 

Cher lecteur, lectrice. 

         J’ai aujourd’hui, ce jour-ci, à cette seconde précise, l’envie d’écrire, de raconter un peu
mon histoire, mais dans un sens un peu tragique et fantasieux, puisque que j’oriente cette
partie d’un futur dont je rêve. 

         Je rêve d’un monde où les personnes ayant la condition du Trouble de l’Identité
Dissociative, TID, autrefois connues comme personnalité multiple, ne seront plus vues
comme des fous, des tueurs en série. On devrait tuer plutôt la stigmatisation qu’il y a autour
de cette condition mentale, à laquelle je suis touché, laquelle ne me permet pas d’avoir une
vie « normale », comme quelqu’un d’autre.

       Je rêve de voir des manifestations pour nous, avoir les droits des gens « normaux »,
qu’ils nous voient sans peur, incompréhension ou voir pire, parce qu’on reste des êtres
« humains », parce qu’on garde des émotions au plus profond de nos cœurs, mais on a vu et
senti des choses qu’à l’âge d’un enfant on n’aurait pas dû. On nous obligeait, sans demander
notre accord. Et avec le temps ça se prolongeait, encore et encore… On essayait de fuir, de
trouver des lieux sûrs, des personnes, mais comment faire si on sait qu’on n’est pas seul dans
sa tête, que notre identité est fragmentée, que pour survivre on doit partager notre corps avec
d’autres ? Parce qu’eux aussi sont des personnes avec un cœur, un cerveau, une manière
d’être, une manière de penser.
 

      Moi je rêve de cette utopie idyllique, ineffable, éthéré et qui ne soit pas éphémère.

     Je rêve aussi d’un futur où les gens ne feront pas des jugements sur l’apparence ou la
sexualité des autres, parce qu’en tant que personne polyamoureuse, je le sens dans le regard
des autres quand je le raconte que je ne suis pas quelqu’un de « normal ». Puis, je fais
comment si je sens que les autres identités veulent parler avec la personne que j’ai en face de
moi, qu’ils ont une façon de s’habiller totalement dans le passé, ou que leur manière d’aimer
est différente ? Comment je fais pour ne pas sortir du lot, tout en essayant de cohabiter avec
mes frères et sœurs ? Puisque eux, c’est ma véritable famille, pas celle qui me juge et ne
comprends pas, qui me regarde comme si j’étais la pire des choses, à laquelle on ne peut rien
dire parce que elle va s’énerver ou péter un câble, juste parce que ma famille et moi, on ne
veut plus souffrir, et pour cela, il faut mettre des limites.
C’est à un futur mieux auquel je songe peut être, depuis tout petit et innocent, et cela,
est maintenant ma raison de continuer à lutter pour rester en vie, pour un monde meilleur et
plus accueillant envers les « anomalies » qui, en fait, sont juste des gens qui vivent dans le
silence et la souffrance, le chagrin et la mélancolie.


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